La baie de la Hougue a longtemps été un port naturel d’échouage. Un havre, à l’abri de la presqu’île de la Hougue, portait le nom de « port aux dames » car il dépendait de l’abbaye aux Dames fondée à Caen en 1060 par Guillaume-le-Conquérant. De nombreux débarquements anglais marquent l’histoire de cette baie.
Le plus célèbre de ces débarquements est celui du 12 juillet 1346. Ce jour-là, Édouard III débarqua avec une armée de 40.000 hommes pour revendiquer la couronne de France en tant que seul descendant mâle encore vivant de son défunt grand-père maternel, Philippe IV le Bel. Cet épisode des débuts de la Guerre de Cent ans a pour nom la Chevauchée d’Édouard III de 1346. Il s’acheva par la défaite française de Crécy et la prise de Calais.
La dernière tentative de débarquement anglais eut lieu en 1708. Ce fut un échec grâce au tir croisé des canons des forts de Tatihou, de la Hougue et des batteries côtières.
Vauban vint en 1686 inspecter la défense des côtes du Cotentin. Il décida de renforcer la fortification de la péninsule de la Hougue. Ce fort était complété par une douzaine de redoutes sur la côte, de Réville à la baie des Veys.
En 1692 eut lieu la bataille de la Hougue au cours de laquelle Louis XIV perd 15 vaisseaux de ligne – dont le Soleil royal, navire amiral de la flotte française – face à la flotte anglo-hollandaise. Douze navires français avaient cherché refuge sous Tatihou et sous la Hougue. Echoués volontairement, ils furent incendiés par les brûlots ennemis.
Pour éviter la répétition d’un tel désastre, Louis XIV accorda à Vauban les crédits suffisants pour assurer la construction des tours de la Hougue et de Tatihou. Les travaux de construction de ces 2 tours d’artillerie et d’observation commencèrent au début de 1694 sous la direction de l’ingénieur Benjamin de Combes. Vauban revint en 1699 inspecter la fin des travaux.
Plan de 1702 des fortifications de Vauban.
Juste en face de la Hougue, on construisit en 1689 la « Grande redoute de Morsalines ». Elle permettait donc un tir croisé avec les canons placés au sommet de la Hougue. La « Petite redoute de Morsalines » étant un peu plus au sud. Voir Histoire de la Redoute de Morsalines.
En 1942, l’armée allemande arasa cette redoute lors de la construction du Mur de l’Atlantique. Seul demeure le mur de garantie construit pour la protéger des assauts de la mer. Cette digue de belle maçonnerie de 300 mètres de long a cessé d’être entretenue depuis les années 1980. Attentive à l’histoire de la baie de Morsalines, notre association a entrepris de la restaurer. Elle organise donc des chantiers participatifs chaque été depuis 2018. Voir Actions.
extrémité nord de la digue achevée de réparer en 2020